Pour parler de ce sujet, j'ai utilisé l'interview de Mattias Desmet avec Tucker Carlson (apparemment non disponible en français). J'en ai pris la transcription et ai amélioré le texte afin d'en faire un article. Je l'ai ensuite traduit au français.
Mattias Desmet est un professeur en psychologie clinique à l’Université de Gand (Belgique). Il est également titulaire d’un Master en statistiques.
Il a fait un doctorat en 2003 où il a découvert qu'environ 85% des résultats des études académiques étaient incorrects. Il a regardé plus en détail et s’est rendu compte que la plupart des scientifiques pouvait voir que les méthodes utilisées ne pouvaient conduire qu’à des résultats imparfaits, mais seulement 5% d’entre eux étaient prêts à l'accepter.
Au début de la pandémie, il a écrit deux articles mettant en garde contre les dangers de la propagande sur le coronavirus. Les statistiques officielles et les chiffres donnés partout ne lui semblaient pas corrects. Bien qu’il ait mis en garde, personne ne semblait s’en soucier et tout le monde a continué à adhérer à la propagande officielle.
En mai 2020, il a réussi à montrer que les chiffres qu’ils utilisaient pour effrayer les gens étaient faux, mais malgré cela ils continuaient quand même avec le même discours. C’est à ce moment-là qu’il a cessé de regarder les statistiques et s'est tourné vers l'étude du mécanisme psychologique qui pourrait expliquer pourquoi une société entière ne pouvait pas voir que le récit auquel ils croyaient était complètement abstrait.
Il lui a fallu environ deux mois pour déterminer que nous avions affaire à un processus de formation de masse à grande échelle. Les gens qui sont sous l’emprise d’un tel processus perdent toute capacité à prendre une distance critique par rapport à leurs croyances et cela peut aller très loin.
Un exemple de l'ampleur de ce processus est la révolution de 1979 en Iran. À cette époque, les gens là-bas étaient très instruits, mais ils sont tombés sous l’emprise d’une formation de masse à grande échelle. Les gens ont commencé à croire qu’un portrait de l’Ayatollah était imprimé sur la lune et ces derniers espéraient l'apercevoir à chaque plein lune.
(PDF) Khomeini’s Face is in the Moon. Limitations of Sacredness and the Origins of Sovereignty (researchgate.net)
Plus le niveau d’éducation d’une société est élevé, plus les gens sont vulnérables à la formation de masse.
La formation de masse a toujours existé : les croisades, la révolution française, la chasse aux sorcières, l’union soviétique, l’Allemagne nazie et elle est devenue de plus en plus forte au cours de ces derniers siècles.
Les États totalitaires émergent toujours par le biais d’un pacte diabolique entre les masses et leurs dirigeants. Et cela conduit toujours à un Etat complètement nouveau et différent.
Le totalitarisme peut se différencier d’une dictature classique. Dans une dictature classique, un petit nombre de dirigeants contrôlent la masse d'une manière agressive et la masse a totalement peur d’eux.
L’État totalitaire quant à lui émerge d’une manière différente. Il émerge par la formation de masse. Cela commence avec environ 20% de la population qui commencera fanatiquement à croire en une idéologie dangereuse. Cela se fait généralement par l’endoctrinement et la propagande.
20 à 30 % suffisent, car même si 60 à 65 % ne suivent pas vraiment, ils ne s’exprimeront par contre jamais. Ils choisiront toujours la voie la plus facile et suivront le groupe de personnes qui semble avoir la plus grosse influence.
Donc, à la fin du processus, jusqu’à 95% (parfois même plus) suit le récit totalitaire - celui qui a conduit à la formation de masse. Les 5% qui ne sont pas d’accord essaient de parler et leur rôle est très important.
Si vous comprenez le mécanisme de la formation de masse, si vous le comprenez vraiment, alors vous savez ce que ce petit groupe devrait faire. Si ce groupe se trompe de stratégie, il y a de fortes chances que leur voix soit détruite. Mais s’ils choisissent la bonne voie, il est fort probable que leur mouvement survivra.
C’est pourquoi il est si important de comprendre comment ce mécanisme fonctionne, car la formation de masse rend les gens complètement aveugles à tout ce qui va à l’encontre de ce en quoi le groupe principal croit.
Les différents stages de la formation de masse
Ce phénomène de formation de masse, qui est une sorte de formation de groupe, émerge sous 4 conditions bien spécifiques :
Se sentir socialement déconnecté
C’est la première et la plus importante condition. Un certain nombre de personnes ont besoin de se sentir socialement déconnectées de leur environnement naturel et social. Et c’était certainement le cas juste avant le début de la crise du coronavirus.
Le nombre de personnes se sentant seules avait atteint un sommet. Jusqu’à 40 % de la population mondiale avait déclaré ne pas avoir d'amitié significative et ne se connecter à d’autres personnes que par le biais d’Internet.
Et de là découla la deuxième condition.
Manque de sens ou de but à sa vie
Si les gens se sentent déconnectés de leur environnement naturel et social, ils commenceront généralement à lutter contre un manque de sens ou de but dans leur vie.
Pour donner un exemple de la situation juste avant la crise du coronavirus, 60 % des personnes dans le monde avaient déclaré qu’elles considéraient leur travail comme un « bullshit job ». Cela signifie un travail sans but ni signification.
Sentiment de frustration et d’anxiété
Lorsque les gens se sentent socialement déconnectés et lorsqu’ils ressentent un manque de de sens ou de but à leur vie, ils commencent généralement à souffrir de quelque chose de très spécifique au niveau affectif.
Ils seront confrontés à de l’anxiété, de la frustration et de l’agressivité qui n’est pas couplée à une représentation mentale. Une sorte d’anxiété, de frustration et d’agressivité dans laquelle les gens ne savent pas pourquoi ils se sentent anxieux, frustrés et agressifs. Et cet état est extrêmement aversif.
Si vous vous sentez anxieux et que vous ne savez pas pourquoi vous êtes anxieux, vous avez le sentiment que vous ne pouvez pas contrôler votre anxiété.
Si vous vous sentez frustré et agressif et que vous ne savez pas pourquoi vous vous sentez frustré et agressif, vous ne pourrez pas exprimer votre malaise.
Et toute la frustration et l’agressivité s’accumulent dans votre système psychologique et conduisent à une certaine tension très aversive.
Et si la population est dans cet état, quelque chose de très spécifique est susceptible de se produire.
Distribution d’un récit
Si dans ces conditions, les médias de masse diffusent un récit renvoyant vers un objet d’anxiété et en même temps fournissant une stratégie pour faire face à cet objet d’anxiété, par exemple, les confinements pour faire face au virus, les camps de concentration pour faire face aux Juifs, les chasses aux sorcières pour s’occuper des sorcières, etc.
Si dans ces conditions, un récit est distribué, diffusé par les médias de masse, accusant un sujet d'anxiété et proposant une stratégie pour y faire face, alors il pourrait y avoir une énorme volonté de participer à cette stratégie, peu importe à quel point ce récit est absurde et simplement parce que, de cette façon, les gens ont l’impression qu’ils peuvent contrôler leur anxiété. Ils sentiront aussi qu’ils auront quelque chose sur quoi diriger leur frustration et leur agressivité.
C’est donc la première étape extrêmement importante. Et puis vient la suite, une étape vraiment dangereuse.
Parce que tant de personnes participent en même temps à cette stratégie pour faire face à l’objet d'anxiété, elles se sentent à nouveau connectées. C’est comme si la solitude disparaissait. Les gens se sentent à nouveau pleins de solidarité.
Avec le coronavirus par exemple, ils avaient le sentiment de mener cette bataille héroïque collective contre le virus.
Et ils considéreront tous ceux qui ne les suivent pas comme des égoïstes, comme des personnes qui manquent de toute solidarité.
Et en soi, ce qui est étrange, c’est que vous pourriez dire, eh bien, quel est le problème ? Les gens se sentaient seuls et maintenant ils se sentent à nouveau connectés. Alors, quel est le problème ? Mais il y a un problème parce que le groupe qui se forme ne se forme pas parce que les gens se connectent les uns aux autres. Celui-ci se forme parce que chaque individu se connecte séparément à la collectivité.
Ce qui signifie que la fameuse solidarité des masses n’est jamais une solidarité avec d’autres individus. C’est une solidarité avec le collectif. Et plus la formation de masse existera, plus les gens exigeront que chacun sacrifie tous ses intérêts personnels pour le collectif. Et c’est exactement la raison pour laquelle, lors de la crise du coronavirus, par exemple, tout le monde parlait de solidarité. Et en même temps, nous avons accepté que si notre père ou notre mère mourait quelque part dans une maison de retraite, nous n’aurions pas le droit de leur rendre visite.
Dans cette perspective, tout le monde devait tout sacrifier pour le bien du collectif. La formation de masse est donc un collectivisme extrême.
C’est un mauvais équilibre entre l’individualisme et le collectivisme qui tourne à l'extrême.
Ceux qui l’encouragent découragent la formation de relations individuelles entre les gens.
Par exemple, aux États-Unis, l’administration Biden encourageait les enfants à dénoncer leurs parents aux forces de l’ordre s’ils disaient quelque chose en ligne qui s’écartait du narratif officiel. L’objectif était de briser la solidarité entre les gens.
Ce qui est étrange, c’est que cela se produit toujours spontanément.
Dans chaque groupe, qui a une identité collective extrêmement forte, toute l’énergie sera aspirée vers les liens entre les individus. Par exemple, dans un commando militaire, s’ils doivent faire quelque chose de dangereux, les supérieurs exigeront généralement qu’il n’y ait pas de relations sexuelles entre les membres du groupe, simplement parce que cette relation spéciale entre certains membres pourrait menacer le groupe dans son entier. Et dans une situation dangereuse, ces membres pourraient se choisir les uns les autres à la place du collectif.
C’est ce qui se passe dans tous les groupes ayant une identité très forte. Et dans une masse, toute solidarité, tout l'amour que les individus peuvent se porter est ainsi aspiré.
Et c’est pourquoi à la fin, même le lien le plus fort, le lien entre une mère et son enfant s’appauvrit complètement. Et même les mères peuvent dénoncer leurs fils à l’État et les faire tuer si elles estiment qu’ils ne sont pas assez loyaux envers le collectif. C’est donc un processus psychologique qui est très logique, mais qui est extrêmement dangereux. Et c’est exactement pourquoi nous devons essayer de le comprendre.
Et il y a deux caractéristiques importantes à prendre en compte :
La première est que lorsque les gens sont sous l’emprise de la formation de masse, ils semblent perdre toute conscience de leurs intérêts individuels. Ils sont prêts à se sacrifier radicalement. C’est extrêmement étrange.
Et puis l’autre caractéristique, qui est la plus problématique, c’est que les gens dans une formation de masse deviennent radicalement intolérants envers les voix dissidentes. Dans l’étape ultime de la formation de masse, ils commenceront généralement à détruire tous ceux qui ne suivent pas le narratif officiel.
Pour en revenir à la révolution en Iran, Mattias Desmet a parlé à une femme là-bas, appelée Shohreh Feshtali (la conversation est disponible sur Internet mais non en français). Et elle lui a raconté comment elle a vu de ses propres yeux, comment dans la dernière étape de la formation de masse, une mère a dénoncé son fils à l’État. Comment cette mère a accroché la corde autour du cou de son fils alors qu’il était sur l’échafaud. Et elle s'est sentie héroique pour ce geste fort.
C’est l’étape finale de la formation de masse.
Pourquoi les masses acceptent-elles cela ?
La raison pour laquelle les gens adhèrent au récit qui conduit à la formation de masse n’est pas parce qu’ils pensent que le récit est correct, pas du tout. La raison pour laquelle ils y adhèrent est qu’il mène à ce nouveau lien social. Parce que cela leur permet de se sentir à nouveau connectés. Parce que la solitude est l’état le plus douloureux.
Nous ne le savons pas, mais c’est comme ça. Nous ne nous en rendons pas compte, mais c’est comme ça pour un être humain. Celui-ci veut échapper au sentiment de solitude. Il veut ce nouveau lien social.
Et la raison pour laquelle les gens y adhèrent, c’est parce qu’elle conduit à tous ces avantages psychologiques.
Il leur est fournit un objet vers lequel ils peuvent diriger leur frustration et leur agressivité. Cela conduit à cette nouvelle connectivité. C’est donc la raison, ce nouveau lien social.
Et les avantages affectifs sont la raison pour laquelle les gens continuent à suivre le récit, peu importe à quel point celui-ci devient absurde. On pourrait même en dire plus. C’est exactement la même chose avec les gens dans un stade de football. Ils chantent tous la même chanson, non pas parce qu’ils pensent que c’est la plus belle chanson du monde, non. C’est parce que la chanson les connecte avec le reste de la foule.
Et on pourrait même en dire plus. Plus les mesures deviennent absurdes, par exemple les mesures corona, plus elles seront applaudies par cette partie de la population qui est vraiment sous l’emprise de la formation de masse, simplement parce que ces mesures ont la fonction d’un rituel.
Et qu’est-ce qu’un rituel ? Le comportement ritualiste est toujours un comportement qui n’a pas de signification pragmatique et qui exige un sacrifice de la part de l’individu. Un sacrifice par lequel l’individu montre que le collectif est plus important que lui-même.
Nous vivons à une époque où l’homme matérialiste dans le monde croit que les rituels n’ont pas de sens et pas de fonction, mais qu’ils sont essentiels pour nous. Et dans le totalitarisme, sans le savoir, les gens s’engagent complètement dans des rituels, mais ils ne s’en rendent pas compte. Et avec ces rituels, les gens sacrifient tout aveuglément juste pour échapper à leur profond sentiment d’atomisation sociale, pour échapper à leur profond sentiment de solitude et de déconnexion. C’est une sorte de rituel suicidaire qui est commis.
Et c’est exactement la raison pour laquelle beaucoup de gens s’attendaient à ce que si les rituels devenaient plus absurdes, les gens commencent à se réveiller. Mais cela n’arrive généralement pas, simplement parce que c’est inconscient, les gens ne comprennent pas que ces mesures ont en fait la fonction d’un rituel.
Que pouvons-nous faire pour y remédier ?
Et c’est pourquoi il est extrêmement important de s’exprimer. Cette dernière étape de la formation de masse peut être évitée si les dissidents qui ne suivent pas le narratif fait les bons choix, c’est-à-dire s’il choisira de parler ou de garder le silence :
S’il ne s’exprime pas, les masses passeront à la dernière étape dangereuse. C’est donc tout simplement essentiel pour ce groupe de continuer à s’exprimer de manière honnête et sincère.
Si vous le comprenez ce processus de formation de masse, vous comprendrez pourquoi ceux qui ne sont pas d’accord doivent s’exprimer.
Les gens sous l’emprise sont totalement aveugles et perdent conscience de leur propre intérêt. Ils deviennent radicalement intolérants aux voix dissonantes et détruisent quiconque s’y oppose. Cela va tellement loin que cela peut conduire une mère à tuer ses propres enfants.
Le dernier stade peut être évité par les 5 % s’ils font le bon choix, s'ils se lèvent et disent non avant que l'Etat entier ne devienne totalitariste. De bons exemples sont ce qui s’est passé pendant l’Union soviétique et l’Allemagne nazie.
Le problème à cette époque, c’est que la résistance, à un moment donné, a décidé de passer à la clandestinité et d’arrêter de s’exprimer dans l’espace public. Cela s’est passé en 1930 en Union soviétique et vers 1935 dans l’Allemagne nazie. Et en six mois, dans les deux pays, les campagnes de destruction ont commencé. Il y a donc une corrélation presque parfaite entre la résistance qui arrête de dénoncer et le début des atrocités et des cruautés dans un pays, simplement parce que si vous comprenez le mécanisme, alors vous savez que la formation de masse est une sorte d’hypnose.
C’est identique. C’est exactement la même chose. Dans une procédure hypnotique, il y a quelqu’un - l’hypnotiseur - qui concentre l’attention de quelqu’un d’autre sur un aspect de la réalité, par exemple, un objet qui se balance sur une chaîne ou quelque chose du genre. Et une fois que l’attention est concentrée sur cet aspect de la réalité, tout le reste de la réalité disparaît. C’est comme si le reste de la réalité n’existait plus. Et ce mécanisme est extrêmement fort.
Une simple procédure hypnotique suffit à concentrer l’attention de quelqu’un sur un aspect de la réalité au point que la personne ne remarquera plus qu’il y a un chirurgien qui coupe la peau, la chair, même directement le sternum pour effectuer une opération à cœur ouvert.
Il y a une professeure, Elisabeth Faymonville, qui utilise cette procédure simple pour attirer l’attention d’un patient sur quelque chose. Et alors le chirurgien peut faire ce qu’il veut, couper le sternum, etc. Le patient ne le remarquera pas. Telle est la puissance de ce mécanisme.
Et exactement la même chose se produit dans une formation de masse. Tout d’abord, les gens commencent à faire face à toutes sortes de problèmes et d’émotions qui ne sont plus couplés à des représentations mentales. Et puis toutes ces émotions, toutes ces angoisses se concentrent sur un point. Et ainsi, les gens ne s’aperçoivent plus qu’ils perdent tout, qu’ils perdent leur santé, leur richesse, l’avenir de leurs enfants, etc. C’est exactement ce qui se passe dans une formation de masse.
Donc, une fois que vous comprenez que le mécanisme de la formation de masse est une sorte d’hypnose, vous comprenez que c’est un phénomène qui est toujours provoqué par quelqu’un, les dirigeants des masses qui utilisent l’endoctrinement et la propagande pour continuer ce processus. Et puis vous comprenez aussi que si vous voulez perturber la formation de masse, alors vous devez continuer à parler. Les voix dissidentes doivent continuer à s’exprimer.
Si les voix dissidentes continuent à s’exprimer, elles ne réussiront pas à réveiller les masses. Parfois, quelqu’un se réveillera, oui. Mais habituellement, le peuple continuera à être sous l’emprise de la formation de masse. Cependant, cela ne signifie pas que le discours des dissidents n’a aucun effet. Leur discours perturbera constamment l’hypnose dans une certaine mesure. Et cela empêchera l’hypnose de devenir si profonde que les gens seront convaincus qu’ils doivent détruire tous ceux qui ne les suivent pas.
À partir du 19ème siècle, des érudits comme Gustav Le Bon ont décrit ce processus.
Et en ce sens, d’un point de vue stratégique, c’est la quintessence. Ce qui se passera est le suivant : les masses sont toujours autodestructrices. Et elles s’épuiseront lentement. Elles s’épuiseront et se détruiront par elles-mêmes avant de réussir à détruire ceux qui ne les suivent pas.
Donc, une fois que vous comprenez cela, vous comprenez que le principe stratégique le plus important - ce que vous devez suivre, c’est que vous devez continuer à vous exprimer. Et en même temps, c’est aussi un principe éthique.
En tant qu’être humain, vous avez le devoir éthique d’articuler ces paroles qui vous semblent sincères et honnêtes, quelles qu’en soient les conséquences. Nous avons de nombreux exemples décrits par Soljenitsyne, Primo Levi ou encore Viktor Frankl.
Si vous vous y tenez, quelque chose de merveilleux se produira. Si vous continuez à croire en vos principes éthiques lorsque le monde se déshumanise, vous passez par un processus très rapide d’évolution mentale. En tant qu’être humain, vous commencez à devenir de plus en plus fort mentalement. Et parfois, même au niveau physique aussi.
Si vous lisez Soljenitsyne (auteur russe et dissident soviétique qui a révélé le système du Goulag), il nous donne des exemples intéressants sur la façon dont dans les Goulags, la plupart des gens ont commencé à agir comme des bêtes. Mais il y en avait quelques-uns, une petite minorité, qui sont allés exactement dans la direction opposée. Ceux qui, dans cette mare de ténèbres, ont choisi d’essayer de représenter l’humanité et qui sont devenus de plus en plus déterministes pour s’en tenir, dans toutes les conditions, aussi difficiles soient-elles, à leurs principes éthiques. Et Soljenitsyne donne ces merveilleux exemples dans lesquels il décrit comment ces gens ont très souvent survécu aux camps de concentration et sont devenus encore plus forts, tandis que la plupart des autres sont morts en quelques semaines ou quelques mois. Bien sûr, ce n’est pas une garantie. Mais je pense que si vous comprenez cela, vous comprendrez que le processus de formation de masse et tout ce qui se passe à l'heure actuelle, d’une certaine manière, a un sens et un but.
Cela devrait nous rendre plus déterminés à continuer à vivre selon des principes éthiques alors que le reste du monde les laisse derrière.
À partir du 19ème siècle, à partir du moment où les psychologues ont commencé à étudier le phénomène de la formation de masse, il a été observé à maintes reprises que chaque fois qu’une masse émerge dans une société, il y a un petit groupe qui ne l’accepte pas. Mais le petit groupe est extrêmement diversifié et hétérogène. Et personne ne semble savoir ce qui relie ces gens. Mais d’une manière ou d’une autre, ils prennent tous cette décision fondamentale de ne pas choisir la voie de la facilité et de ne pas suivre le récit auquel tout le monde croit, celui dont tout le monde sait qu’il est totalement absurde et contraire à l’éthique.
Comment et pourquoi nous ont-ils fait ça?
Cela soulève la question du motif, comme pourquoi Lénine a-t-il fait cela ? Pourquoi Hitler a-t-il fait cela ? Pourquoi notre propre gouvernement, qui n’est pas forcément composé que de personnes mauvaises, a-t-il fait cela ?
Au cours des dernières centaines d’années, nous avons vu deux choses se développer parallèlement :
D’une part, la population s’est retrouvée dans un état où elle est devenue de plus en plus vulnérable à la formation de masse. Et cela a simplement à voir avec nos vues rationalistes. Quelque chose dans notre idéologie rationaliste et scientifique déconnecte les gens de leur environnement social naturel. C’est ce que Mattias Desmet décrit en détail dans les cinq premiers chapitres de son livre. Il décrit comment notre obsession pour une compréhension rationnelle, notre croyance délirante que le mystère de la vie, l’essence de la vie peuvent être compris et réduits aux catégories de notre propre pensée rationnelle. C’est cette croyance délirante de l’être humain qui le déconnecte de plus en plus de son environnement. Et c’est exactement la raison pour laquelle il y avait de plus en plus de gens déconnectés dans la population et cela a conduit à une formation de masse qui est devenue de plus en plus forte. Et à la fin, cela l’a rendue si forte que des États totalitaires ont pu émerger.
Mais en même temps, un autre processus s’est produit au niveau de l’élite. Cette vision mécaniste et rationaliste de l’homme dans le monde a créé une nouvelle élite. Une élite qui a essayé rationnellement de comprendre les processus psychologiques d’une société, puis d’utiliser cette compréhension rationnelle pour manipuler et contrôler la population. Et c’est pourquoi, immédiatement après la Révolution française (après la chute de l’ancien régime en France), nous avons vu l’émergence de l’endoctrinement et de la propagande modernes. Napoléon fut ainsi le premier à créer un Bureau de l’Opinion Publique (sorte de bureau de propagande).
Et puis, au début du XXe siècle, 100 ans plus tard, nous avons vu cette énorme machine de propagande de la Première Guerre mondiale. Et la situation s’est aggravée pendant la Seconde Guerre mondiale.
Et maintenant, c’est encore bien pire. L’ensemble de notre espace public est constamment saturé de propagande d’endoctrinement. Si vous lisez les œuvres des pères fondateurs de la propagande d’endoctrinement tels que Lippman, Trotter, Bernays, alors vous entendez comment ces gens pensent. Ils se disent, eh bien, depuis la démocratie moderne, les dirigeants politiques ne sont plus de vrais leaders. Ils doivent être élus, ils dépendent donc des masses.
Ils ne pourront donc jamais les contrôler.
Et à ce moment-là, cette élite a décidé (voir le travail de Lippman, Trotter, Bernays etc) de constamment manipuler les masses, faute de quoi elles prendraient le contrôle. Ainsi, l’élite s’est appuyée de plus en plus sur l’endoctrinement, la propagande, la manipulation, les opérations psychologiques, le lavage de cerveau et ainsi de suite – pour seul but de manipuler discrètement les masses.
Alors pourquoi le font-ils ? Beaucoup de gens pensent que le totalitarisme n’est qu’une question de pouvoir et d’argent. Et dans une certaine mesure, c’est vrai. Mais la motivation ultime des dirigeants totalitaires est toujours de nature idéologique.
Staline croyait vraiment au marxisme. Et il voulait tout sacrifier – tout son argent et tout son pouvoir afin de remodeler la société selon ses idées marxistes. C’est tellement typique des dirigeants totalitaires. Ils veulent tout sacrifier. Et ils y croient vraiment.
En général, ils ne croient pas aux récits qu’ils utilisent, mais ils croient aveuglément à l’idéologie.
En ce qui concerne le COVID, l’idéologie à l’œuvre est une idéologie transhumaniste technocratique. Et afin d’imposer cette idéologie à la société, l’élite et les grandes institutions mondiales utilisent toutes sortes de récits pour convaincre, pour essayer d’inciter les gens à suivre cette idéologie. Des exemples sont le narratif sur le climat, le narratif sur le terrorisme ou le narratif sur le coronavirus.
Et généralement, les dirigeants totalitaires croient fanatiquement en leur idéologie. Ils croient vraiment que leur idéologie transhumaniste technocratique créera comme un nouveau paradis pour l’être humain.
Ils ne croient généralement pas aux narratifs qu’ils utilisent. Mais ils croient si aveuglément et fanatiquement en leur idéologie qu’ils pensent qu’il est justifié de mentir, de tricher et de manipuler la population. Pour les convaincre d’accepter tous ces changements idéologiques qu’ils tentent d’imposer à la société.
Et en fin de compte, ils le font parce qu’ils croient qu’ils ont cette volonté obsessionnelle d’imposer leur fiction idéologique à la société. C’est la cause profonde ou la motivation profonde des dirigeants totalitaires. Et je sais que ce n’est pas très populaire. La plupart des gens préfèrent croire que tout est une question d’argent.
Le concept de totalitarisme technocratique et la voie vers le transhumanisme
En 1951, Hannah Arendt a dit que nous avions assisté à l’effondrement du totalitarisme fasciste. Et que nous assisterons bientôt à l’effondrement du totalitarisme communiste. Mais elle a dit qu’un nouveau totalitarisme émergerait, le totalitarisme ultime. Et c’est le totalitarisme technocratique. Une sorte de totalitarisme qui n’est pas dirigé par des chefs de gangs tels que Staline et Hitler, mais qui est dirigé par des bureaucrates et des technocrates ennuyeux.
Et ce totalitarisme technocratique est la manifestation ultime de ce genre d’idéologie matérialiste et mécaniste qui croit que l’univers entier est comme un ensemble de particules élémentaires – des atomes et des molécules qui interagissent tous les uns avec les autres de manière rationaliste – selon les lois de la mécanique, et qui peuvent être parfaitement compris. Si vous partez d’une telle vision de l’homme dans le monde, alors la conclusion logique est que cette machine universelle et cette société semblable à une machine devraient être dirigées, non pas par des politiciens démocratiquement élus, mais par des experts technocratiques qui possèdent les connaissances rationnelles nécessaires pour faire fonctionner au mieux la machine. Telle est donc la croyance délirante du système technocratique. C’est une conséquence logique de notre vision rationaliste et mécaniste de l’homme dans le monde.
Le véritable ennemi selon Mattias Desmet n’est pas l’élite, mais cette idéologie. Cette idéologie, cette vision rationaliste de l’homme dans le monde, qui, d’une part, a créé un nouveau type de population, si vulnérable à la formation de masse. Et d’autre part, il a créé une élite qui a commencé à croire de manière délirante qu’elle pouvait manipuler, tricher, contrôler, essayer de diriger tout le monde dans la société.
La cause profonde du problème est donc cette idéologie mécaniste, qui se présente toujours comme de la science, mais qui n’a rien à voir avec la science.
Que s'est-il passé pendant la crise du corona?
Tout ce qui concerne notre réponse au coronavirus en Occident a été au mieux incorrect, au pire frauduleux.
Mais cela ne change pas vraiment l'opinion publique. La plupart continueront d’adhérer au narratif pour les raisons mentionnées précédemment.
.
Comment devrions-nous réagir face aux gens?
Nous nous devons de les éduquer de manière à ce qu’ils commencent à développer la capacité de se connecter au monde d’une manière différente.
Vous pouvez essayer de comprendre rationnellement ce que vous devez faire. Mais lentement, vous commencerez à le sentir.
Et c’est à ce moment-là que vous commencerez à résonner avec ce que vous faites. C’est cette connaissance qui résonne qui est si importante, qui vous fait ressentir l’objet que vous fabriquez dans un métier, ou qui vous fait ressentir l’art que vous accomplissez, ou qui vous fait ressentir l’objet que vous étudiez dans une étude scientifique, et ainsi de suite.
Et dès que vous êtes connecté de cette manière avec l’objet, vous commencez à entrer en contact avec les principes éternels de l’humanité et avec les principes éthiques éternels de notre existence en tant qu’être humain. Et tous ces principes peuvent être la véritable pierre angulaire d’un vivre ensemble humain, d’un vivre ensemble humain incroyablement fructueux. Aujourd’hui, depuis quelques siècles, nous croyons qu’une connaissance rationnelle devrait être la pierre angulaire de toute vie commune humaine et de notre existence en tant qu’être humain. Ceci est une illusion. La connaissance rationnelle est toujours extrêmement relative et ne touche jamais vraiment le réel. La connaissance rationnelle tourne autour du réel.
La connaissance rationnelle ne peut pas toucher à la vérité de l’expérience humaine.
Pourquoi personne ne le reconnaît? Parce que l’illusion d’une compréhension rationnelle complète est si séduisante pour un être humain. Cela fait croire à certains d'entre nous qu’ils sont tout-puissants.
Cela leur fait croire qu’ils seront capables de tout expliquer. Qu’ils seront capables de tout comprendre. Qu’ils seront capables de tout manipuler, de tout contrôler. Cela leur fait croire qu’ils seront capables de vivre éternellement. Si vous lisez les livres de quelqu’un comme Yuval Noah Harari, alors vous voyez en quoi croit vraiment cette idéologie transhumaniste, qui n’est que la version contemporaine de l’idéologie mécaniste. Il croit que l’homme grâce à une compréhension rationnelle peut devenir Dieu, et c’est un problème.
Et bien sûr, c’est extrêmement séduisant pour un être humain de croire cela.
Mais en même temps, c’est ce qui détruit la vie.
Max Planck, Niels Bohr, Heisenberg. Schroeder, Bohr, etc., tous les scientifiques de premier plan ont conclu la même chose. On dit que l’on peut comprendre rationnellement une certaine partie de la réalité, mais que l’essence de la vie échappe à la compréhension rationnelle. Cela signifie que si vous réduisez la vie à une compréhension rationnelle, vous tuez inévitablement l’essence même de la vie.
Mattias Desmet croit au fait que l’univers est un système de particules matérielles d’atomes qui interagissent selon les lois de la mécanique. Il n’y a tout simplement aucune possibilité que l’univers puisse être autre chose. L’univers peut être compris selon les lois de la mécanique. Et puis, lentement, en lisant toutes sortes de théories scientifiques, il a lentement commencé à voir que les scientifiques fondateurs sont tous partis de cette idéologie rationaliste. Mais ils l’ont tous laissé derrière eux, un par un. Ils ont tous conclu que l’essence de l’univers n’est pas intrinsèquement matérielle. Vous ne pouvez pas le comprendre. Ce n’est pas de nature mécaniste.
Quelqu’un comme Niels Bohr (physicien lauréat du prix Nobel qui a étudié toute sa vie les particules élémentaires) a dit que lorsqu’il s’agit d’atomes, le langage ne peut être utilisé que comme poésie. Et il était très sérieux. Il a dit que ce comportement des particules élémentaires est si intrinsèquement irrationnel, il transcende toute compréhension rationnelle qu’il faut de la poésie ou un discours mystique pour résonner avec lui, pour avoir un certain sentiment avec lui.
Mattias Desmet a dit que ce n’est qu’à l’âge de 35 ans qu’il a plongé profondément dans les bases mathématiques de la théorie des systèmes dynamiques complexes, qu’il a soudainement commencé à voir que ce que nous appelons la réalité, ce que nous appelons les faits ne sont tout simplement pas rationnels.
Et c’est un paradoxe, mais c’est ce que montre la théorie des systèmes dynamiques complexes. Cette théorie montre, d’une manière strictement rationnelle, que l’essence de la vie est irrationnelle, littéralement, que tous les phénomènes dynamiques complexes de la nature, et c’est-à-dire la plupart des phénomènes de la nature, se comportent comme un nombre irrationnel en mathématiques. Ils sont imprévisibles, par exemple, un système dynamique complexe tel que les modèles de convection en turbulence et en fluide ou en gaz peut être décrit par une formule mathématique, par les équations de Navier-Stokes. Mais même avec ces équations en main, vous ne pouvez pas prédire une seconde à l’avance comment ce modèle de convection se comportera.
Cela brise donc complètement l’illusion que nous serions un jour capables de prédire vraiment la vie. Nous ne le pourrons jamais. Notre compréhension rationnelle se heurte à une limite absolue. Et c’est au-delà de cette limite que se situe l’essence de la vie.
Le mystère de la vie dépasse la compréhension rationnelle. Et si vous continuez à construire ce mur de raisonnement logique autour de vous, parce que le raisonnement logique est vraiment en train de construire un mur autour de vous. Vous reliez une idée logique à l’autre. Et de cette façon, vous vous isolez de votre environnement. Mais dès que vous commencez à être assez humble, dès que vous commencez à prendre conscience du fait que votre compréhension rationnelle est limitée. C’est comme si, littéralement, tous ces blocs de construction logiques s’éloignaient un peu les uns des autres. Et comme si la musique éternelle de la vie pouvait passer par les trous du mur et toucher les cordes de votre corps et de votre âme. Et c’est à ce moment-là que vous pouvez commencer à résonner avec le mystère de la vie autour de vous, avec l’esprit éternel de la vie. Et c’est précisément à ce moment-là que vous pouvez commencer à tolérer l’idée de la mort. Et c’est le mal le plus élémentaire de notre société, parce que nous sommes tellement obsédés par la compréhension rationnelle. Nous ne savons plus quoi faire des concepts de la mort et de la souffrance.
Et nous le nions. Nous prétendons que ce n’est pas réel. Et cela suscite une grande anxiété.
Cela conduit à une incapacité à accepter que la vie est parfois risquée. Que nous pourrions perdre quelque chose. Cette idéologie rationaliste réduit la vie à quelque chose de complètement dénué de sens, à un processus biochimique dans notre cerveau ou dans notre corps. Et en même temps, nous nous accrochons à cette vie comme si c’était la seule chose qui compte. C’est donc un paradoxe.
Nous devrions être assez humbles pour savoir que notre compréhension rationnelle est importante. Mais que ce n’est que la première étape. Et que cela ne devrait jamais être le but de nos vies.
Il y a quelque chose qui transcende la compréhension rationnelle et qui est beaucoup plus important. Max Planck, également physicien lauréat du prix Nobel, a dit quelque chose comme : J’ai passé toute ma vie en laboratoire à étudier les particules élémentaires. Et j’en suis venu à la conclusion que notre compréhension rationnelle est extrêmement limitée. Et qu’en fin de compte, la seule chose qui compte est quelque chose qui transcende la compréhension rationnelle.
La science finit par arriver là où la religion avait commencé, dans un contact avec quelque chose qui dépasse toute compréhension rationnelle. Et que quelque chose qui transcende toute compréhension rationnelle est un dieu personnel.
Dans son livre, Max Plank décrit une expérience que la plupart des scientifiques éminents ont vécue, à savoir que si vous suivez la raison et si vous poussez vraiment la compréhension rationnelle à la limite, vous arrivez soudainement à la limite. Et c’est là que peut commencer le vrai voyage de la vie.
Quel avenir?
Les années à venir seront difficiles. Ce système technocratique et cette idéologie rationaliste vont s’imposer de manière radicale à notre société. Tous ceux qui ne veulent pas l’accepter seront excommuniés. Mais si ce groupe fait le bon choix, et le plus important est certainement qu’il choisisse de continuer à s’exprimer. Il devrait choisir de continuer à s’exprimer, peu importe à quel point cela devient difficile. Il survivra.
Et il sera, après un certain temps, en mesure de délivrer les véritables principes éthiques qui ont le potentiel d’organiser une société dans laquelle les êtres humains peuvent vivre une vie digne d’un être humain.
Il est important d’essayer de le faire de manière calme et tranquille. Nous devrions essayer de parler d’une manière sincère et honnête, non pas parce que nous sommes convaincus que nous sommes les seuls à connaître la vérité ou quelque chose comme ça, non. Simplement parce que nous voulons être à la hauteur de ce devoir éthique d’articuler les mots qui, au mieux de notre propre compréhension ou des mots vrais, des mots sincères et des mots honnêtes. Plus vous le faites, plus vous commencerez à vous sentir comme une douce puissance chaude devenir de plus en plus forte en vous.
Nous pourrions en effet perdre beaucoup. Mais nous ne devrions pas trop nous en soucier. Nous devons nous assurer que nous ne perdons pas la seule chose qui est vraiment importante pour un être humain.
C’est la seule chose dont nous devrions vraiment nous soucier et nous assurer de ne pas la perdre.
Tout le reste n’a qu’une importance secondaire.
Témoignage de Mattias Desmet pendant Le Grand Jury:
Article supplémentaire:
Comments